Ce mardi 14 juin, PariSanté Campus organisait son premier Campus Live !, événement qui a vocation à devenir le rendez-vous annuel « pour rassembler, fédérer et valoriser les écosystèmes de la santé numérique. »
Réunissant startups, acteurs institutionnels, chercheurs, industriels et professionnels de santé, les différentes tables rondes ont abordé des sujets aussi divers que les synergies entre les acteurs de l’écosystème, les collaborations entre acteurs publics et privés, la création de la French Care pour fédérer l’écosystème, la médecine de précision dans le parcours de soin ou encore l’intelligence artificielle au service des praticiens, notamment des kinésithérapeutes, et des enjeux du terrain ainsi que la place pour la France dans l’avènement du numérique en santé.
En ouverture de la journée, ses organisateurs dont le professeur Antoine Tesnière, directeur général de PariSanté Campus ont présenté les enjeux du numérique en santé. Ils ont évoqué l’indispensable croisement des compétences technologiques des entrepreneurs et celles, humanistes, des soignants qu’ils exercent à l’hôpital ou en ville ; la nécessaire création de ponts entre la ville, l’hôpital et les régions. Autant de sujets qui permettront de tenter de répondre à la question de fond : comment le numérique peut être un moyen pour résoudre les problématiques de l’accès aux soins ? Les nouveaux outils doivent en effet faire gagner du temps aux professionnels de santé dont les kinésithérapeutes, et leur permettre d’atteindre les citoyens qui n’ont pas accès aux soins.
Parmi les intervenants, Robert Picard, référent santé du Conseil général de l’économie, de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGEIET) au ministère de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi, a insisté sur l’impérieuse nécessité de structurer la filière du numérique en santé ainsi que son financement. Il a plaidé pour une régulation nécessaire de la circulation des données de santé.
Le docteur Philippe Denormandie, directeur des relations santé de MNH Group, a évoqué un certain nombre de questions doivent constituer le cahier des charges de celles et ceux qui réfléchissent au numérique en santé de demain :
- Quel est l’impact de l’usage du numérique en santé sur l’ensemble des bénéficiaires (importance de financer l’usage et pas le produit) ;
- Comment le numérique renforce l’autonomie et le relationnel avec le patient et en quoi il renforce les relations au sein de l’équipe de soignants ;
- Comment le numérique en santé va redonner du temps au professionnels de santé et notamment aux kinésithérapeutes pour dispenser du soin ;
- Comment le numérique peut-il améliorer l’accès aux soins pour toute une partie de la population qui n’a pas accès à notre système de santé ?
- Les outils existants sont-ils adaptés aux usages des professionnels de santé ?
Thomas Courbe, Directeur général des entreprises, a présenté un panorama des investissements et stratégies de l’Etat pour accompagner les acteurs de l’innovation en santé.
Julien Mercier, directeur adjoint du programme santé et biotechnologies du secrétariat général pour l’investissement qui a notamment pour ambition de fédérer toute la politique numérique du gouvernement, a indiqué que le plan France 2030 prévoyait 7.5 milliards d’euros d’investissement dont 50 % vers des acteurs émergents, pour relever les grands défis thérapeutiques d’aujourd’hui et de demain
Le Pr Patrick Jourdain, chef de service cardiologie à l’AP-HP a vanté la nécessité de mettre en place un continuum pour savoir comment investir de façon intelligente et souple en matière de prévention et tenter des expérimentations sur un territoire pour voir ce qui fonctionne. Il propose d’aller au-delà de la logique expérimentale en fluidifiant « ce qui empêche d’avancer. »
Enfin, la crise sanitaire qui a mis en tension notre système de santé de façon inédite a permis de souligner la grande capacité d’adaptation et d’organisation des acteurs de santé. Cette situation sanitaire a notamment généré des collaborations inédites entre professionnels de santé pour inventer des solutions face aux difficultés rencontrées. C’est ainsi que s’est créé le Mouvement de soutien à La French Care qui ambitionne de pérenniser cette logique pour continuer à créer des synergies entre tous les acteurs de la santé.
« L’innovation est un élément capital pour participer à la lutte contre les inégalités d’accès aux soins » a souligné Chahra Louafi (directrice du Fonds Patient Autonomie de la Banque publique d’investissement).
Un élément important qui avait été abordé lors de l’événement organisé par le CNOMK en mars dernier (plus d’informations ici) est revenu à plusieurs reprises au cours des échanges : la conservation des données qui, pour le soin, comme pour la recherche requiert un consentement explicite des patients…
Plusieurs tables-rondes furent consacres aux thérapies digitales (DTx), ces traitements scientifiquement validés sous forme de solutions numériques (applications mobiles, dispositifs connectés…) pour prévenir ou soigner une pathologie.
Toute la journée aura permis aux nombreux participants de découvrir, à travers les meilleurs cas d’usages du domaine, des témoignages et retour d’expérience, au niveau national et international :
- des sujets globaux, notamment : la place pour la France dans l’avènement du numérique en santé, open innovation et collaborations entre acteurs publics et privés, la création de la French Care pour fédérer l’écosystème
- des enjeux transverses, entre autres : l’essor des Digital Therapeutics, la médecine de précision dans le parcours de soin, l’IA au service des praticiens, la création d’un écosystème de données de santé
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