Affectant près de 900 000 personnes en France, la maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative complexe. Par “neurodégénérative”, on entend que la maladie résulte d’une lente dégénérescence des neurones, débutant au niveau de l’hippocampe (une structure cérébrale essentielle pour la mémoire) puis s’étendant au reste du cerveau.
Rare avant 65 ans, mais touchant près de 15% des plus de 80 ans, la maladie d’Alzheimer se manifeste par différents symptômes plus ou moins caractéristiques et plus ou moins prégnants et évolutifs selon les patients :

  • Le trouble de la mémoire est le plus fréquent et le plus perceptible des symptômes associés à la maladie d’Alzheimer.
  • Des troubles des fonctions exécutives (programmation, séquence de réalisation d’un but… ) sont également très évocateurs : par exemple ne plus savoir comment se servir de son téléphone ou comment préparer une recette jusque-là bien connue.
  • Les problèmes d’orientation dans le temps et dans l’espace sont également révélateurs : les personnes qui développent la maladie se perdent sur un trajet habituel ou ne savent plus se situer dans le temps.
  • Plus rarement, des troubles du langage ou de la vision élaborée (lecture, repérage des objets…) peuvent s’observer au début de la maladie.

Par ailleurs, et contrairement à ce que l’on peut parfois penser, la maladie d’Alzheimer affecte également les fonctions motrices. En effet, quoique les patients ne présentent pas d’anormalité dans les zones cérébrales principalement responsables du contrôle moteur, de nombreuses recherches ont montré que des troubles de la marche surviennent parfois de manière précoce et que plus largement un déclin moteur peut se manifester.
En outre, la maladie, en tant que telle mais aussi parce qu’elle est pourvoyeuse de dépression, peut engendrer aussi bien une perte d’autonomie dans les gestes quotidiens qu’une diminution de la mobilité entraînant un cercle vicieux où la personne bouge de moins en moins. Ce cercle vicieux affecte alors autant ses capacités cognitives que motrices.
Enfin, les chutes deviennent également fréquentes avec l’avancée en âge et des symptômes et tant leur rééducation que leur prévention est une problématique importante.
Il n’existe, aujourd’hui, de médicaments curatifs et les traitements pharmacologiques dont l’efficacité est fortement remise en question, ne sont aujourd’hui plus remboursés.

Dans ce contexte et dans le cadre d’une prise en charge pluridisciplinaire, que ce soit en EPHAD ou à domicile, la kinésithérapie occupe un certain rôle et ses résultats positifs ont pu être observés par plusieurs études1.
Tous les patients ne présentant pas le même tableau clinique, la maladie progressant différemment chez chacun, il est impossible pour le kinésithérapeute d’évoquer un protocole type de prise en charge. Chez certains patients, il s’agira de rééduquer et de prévenir les chutes, chez d’autres, d’améliorer la marche et l’équilibre, chez d’autres encore, d’entretenir ou de rétablir une certaine mobilité pu d’encourager la personne à maintenir un certain niveau d’activité physique.
Cette activité est, en effet, de toute importance pour lutter contre le déclin fonctionnel mais aussi contre la perte des fonctions cognitives mais également pour améliorer le sommeil, lutter contre la dépression ou la constipation.
Le kinésithérapeute dispose d’un arsenal d’outils et de méthodes qu’il saura adapter au cas par cas : exercices de type aérobie (marche, gymnastique), renforcement musculaire,en particulier des membres inférieurs; exercices d’équilibration et de proprioception, assouplissements et étirements.
Enfin, le toucher joue un rôle important également, auprès de ces personnes fragilisées, qui peuvent avoir tendance au repli sur soi.

Aujourd’hui, on sait que la prise en charge en kinésithérapie des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer permet non seulement de limiter le déclin fonctionnel et cognitif mais qu’elle peut permettre des progrès et une amélioration relative de leur état. Elle permet également de prévenir les chutes, sources de handicap induisant une perte d’autonomie encore plus importante.

__________________________________________________________

1Faupin, B. (2015). Efficacité d’une prise en charge en kinésithérapie chez des patients atteints de démences de type Alzheimer: étude bibliographique.

Categories:

Tags:

Comments are closed

Évènements à venir